Comment brider une aile de traction ? Imprimer
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Technique - Technique - Optimisation Bridage cerf-volant
Écrit par Josselin Millecamps - Webmaster   
Mercredi, 19 Décembre 2007
 Fabriquer sa propre voile comporte quelques risques, notamment ceux inhérents au choix du profil, j'en ai fait la pénible expérience; dès que mes essais seront finis, je vous proposerai différents profils susceptibles d'être utilisés. Dans tous les cas, le travail est long et fastidieux, mais vous permet d'avoir ce que l'on ne peut trouver nulle part, une voile de 2m2 avec un allongement de 3,5 en bleu banane et rose fuchsia. Vous pouvez aussi opter pour le rebridage d'une voile que vous trouvez par trop poussive ou trop violente, à moins que vous n'ayez explosé le bridage d'origine.Voici un document de Benoît "Prof" Pichereau qui vous expliquera tout celà en détail... 


Je vais distinguer plusieurs paramètres principaux, inhérents à la conception du bridage, et des paramètres plus secondaires qui feront partie des choix plus ou moins libres.




PARAMETRES PRINCIPAUX

Le premier paramètre principal est l'incidence de réglage de la voile; dans l'immense majorité des voiles du commerce, cette incidence est fixée une fois pour toutes par le constructeur. Je noterai cette incidence en % de la corde (Cf. schéma 1). Sa valeur varie de 0% à 20% et ne peut en aucun cas être supérieure à 25%. On règle cette incidence pour obtenir le comportement jugé optimal (vitesse, traction, facilité).


Le second paramètre est la profondeur du bridage, c'est-à-dire la distance du point de bridage primaire (C1 sur schéma 1) à la voile. A profil égal, plus la profondeur sera grande, moins le comportement de la voile sera vicieux. La profondeur du bridage a une valeur moyenne de 1 par rapport à la corde (longueur des nervures). Les cas maxi que j'aie observés sont de l�ordre de 2 (Skytiger) et il n'est à mon avis pas envisageable de descendre au-dessous de 0,6.


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Le dernier paramètre principal est la forme de la voile, c'est-à-dire la courbe vue de face de la voile. La forme varie de la droite (Skytiger) à la double parabole (C2); j'ai récemment expérimenté une forme en arc de cercle simple qui devait diminuer l'accordéonnement (ou �concertinage� d'après Julian Wolfe-Patrick); ça ne marche pas, j'en suis revenu à la ligne droite. Dès que l'on veut dominer la forme, on est obligé de calculer avec précision la longueur de chaque bride. D'autres alternatives visent à simplifier le bridage sans chercher à contrôler la forme (Spider).


Une fois vos choix faits sur ces différents critères, vous pouvez passer aux critères secondaires moins susceptibles de modifier le comportement de la voile.




PARAMETRES SECONDAIRES

Le nombre de points de bridage primaire (par nervure) est le premier paramètre: si vos nervures sont rigides et que votre voile est à haute pression (petite ouverture au bord d�attaque : C2 ou Skytiger), vous pouvez opter pour un bridage à trois points. Pour tous les autres cas à part le bridage en patte d'oie de la Skytiger, je vous conseille d�opter pour un bridage en 4 points, au-dessus, je pense que le gain ne compense pas la traînée supplémentaire.


Le nombre de caissons entre chaque bridage primaire participe aussi au contrôle de la forme, mais plus localement. Communément, sur les voiles à 4 fils on adopte deux nervures entre chaque bridage; pour des voiles deux fils, on peut aller jusque trois. Skytiger a innové en mixant le bridage à chaque nervure et pour deux nervures (voir schéma ci-dessous). Je trouve ce choix très intéressant et tout à fait susceptible d'être généralisé.


Le dernier choix à faire consiste en l'adoption d'un type de bridage conventionnel, c'est-à-dire un bridage primaire puis un bridage secondaire qui reprend un ou plusieurs points C1 pour ramener l'effort jusque C2 le point d'accrochage des fils de retenue, ou d'un bridage type Skytiger, c'est-à-dire sans bridage secondaire, les bridages primaires, tous de longueur différente, convergent vers le point de raccordement des fils de retenue. Je réfléchis aussi à un bridage à plusieurs niveaux (3 ou 4) pour encore mieux dominer la forme générale et locale. Attention, ce genre de bridage impose de faire quelques calculs pour voir si la forme est viable et pour calculer les différentes longueurs de bride. Si vous n'êtes pas un roi de la géométrie spatiale, je peux vous aider à faire quelques calculs et vous donner des pistes, mais je ne pense pas que cet article soit bien approprié pour étaler des formules ; sinon, essayez les épures à l'échelle pour obtenir les longueurs.



Maintenant que les différents choix sont arrêtés, nous réfléchirons aux bonnes manières d'agencer tout ça dans une prochaine rubrique.

Benoît
Mise à jour le Jeudi, 24 Janvier 2008