Festivolant 97

Il est de ses festivals tombés dans l’oubli, de grands feux de joie réduits à quelques flammèches à peine attisées. Il est de ses acharnés de compétitions croisés sur les terrains les yeux rivés à la fenêtre de vol l’esprit concentré sur la routine, ils traversent parfois pâles et inaccessibles l’aire des statiques pour gagner l’arène centrale. Il y a ce team hexagonal dont le nom est presque synonyme d’immortalité ; il y a un site de vol rêvé à l’intérieur des terres, vaste étendue de pelouse en pente douce vers le lac du Maine à Angers. Un vieil écrit déclare que c’est à cet endroit que Pierre Marzin attrapa le virus " cervolicus " en rencontrant Joël Thézé et Martine Chatel et qu’il aurait arraché les jumeaux Grez à l’enfer du vol en essuie- glaces...

Le destin avait-il déjà tracé la renaissance du festival du lac du Maine ? avait-il depuis longtemps délégué cette noble tâche au team Kéops ? Qu’importe, la magie a fonctionné les frères Grez s’étaient investis sans retenue dans la préparation de la potion...

Comme de rigueur à l’intérieur des terres les vents sont capricieux a souhait lors des deux jours de festivités ; mais le cadeau d’un vol de nuit presque idéal n’en est que plus appréciable, impressionnant le serpent qui rampe jusqu’aux étoiles sous la forme illuminée d’un train de cent Eddy, les grands deltas propulsés par des feux de Bengale embrasent la voûte céleste tandis que d’autres artifices sont mis à feu par l’intermédiaire de " révos " sous l’oeil complice d’une faune intemporelle :

Grands dragons, sirènes, oiseaux cyclopes et gros fantômes flowformiques hantent paresseusement entre ciel et terre, des objets aux formes gracieuses lévitent dans les colonnes de lumière . Le public hypnotisé s’est attardé au-delà d’une heure à laquelle les carrosses se changent en citrouille et les méga teams se confondent avec les bouquets finals.

Comme assurance d’un pardon deux effigies de nones dansent le lendemain au-dessus des têtes, au gré d’une rafale et d’une rupture de ligne quelques monstres païens se réfugient dans un bois tout proche ; de lourdes gouttes de pluie s’emploient pendant quelques minutes à purifier l’endroit, cependant c’est sans miracle mais tractés par leur grande voile que les spécialistes du genre glissèrent sur les eaux du lac. Symbolisme et exotisme une myriade de petits cerfs-volants afghans papillonnent au dessus de l’aire centrale, exilés culturels d’un pays ayant basculé dans la pire des hérésies. Epique démonstration d’écriture " révolutionnaire " résurgence professionnelle chez le sieur Marzin ? ? ?

Joute musclée d’un combat de rokkaku, puis déjà ultime méga team, sous les yeux d’un public compact ; un dernier regard pour le lac d’où l’on s’attend encore à voir surgir une créature loch nésienne puis l’on remet déjà les pieds sur terre et ensuite sur l’accélérateur pour redescendre le grand ruban autoroutier.

Merci à toute l’équipe angevine, pour cette sympathique renaissance.

Docteur Delirium Tremens

PS : Le lendemain, le team organisateur s’est envolé pour les intercontinentales de Guadeloupe, mais faute de crédit de la part du club, je n’ai pu les suivre pour poursuivre le reportage.... Non non ! nous on et pas businessman, et l’on n’a pas les moyens...